Une fable pour adultes

Octavio ne sait pas lire. « Simple, il vit cette simplicité comme une identité. » Mais parfois il en éprouve de la honte. Pour se procurer des médicaments prescrits à même le bois de sa table, le voilà qui descend la colline du bidonville de Saint-Paul-du-Limon, le meuble sur le dos. Quand la belle Venezuela, qui porte le nom de leur pays, lui apprend l’alphabet, elle lui offre donc une « promesse primordiale » : apprendre à lire sa propre inscription dans l’espace et l’histoire, et déchiffrer ce qui l’entoure. Mû par l' »envie violente de renommer le monde depuis ses débuts », Octavio fait alors un pacte avec l’exil. De Caracas à Maracay, jusqu’aux forêts de San Esteban, entre pommes de lait, mangroves et grenadilles, il marche à travers cette fable, plus pauvre peut-être qu’il n’était, bien plus riche pourtant…