Lettres ou ne pas être

Parmi les cinquante-neuf premiers romans de janvier, ne manquez pas « Le Voyage d’Octavio », virée pleine de panache et d’émotions. Si vous en avez assez des errements nombrilistes de quadras en mal de sensations fortes, embarquez avec Miguel Bonnefoy pour le Venezuela. Ce jeune écrivain livre un roman magnifique et paradoxal : un voyage épique à tiroirs et à tribulations de seulement 124 pages, imprégné du réalisme magique de Gabriel Garcia Marquez, mais écrit dans un français inventif et somptueux. Si sa langue maternelle est l’espagnol, ce jeune homme de 27 ans, parisien depuis sa terminale, considère le français comme la langue des lettres. D’où sans doute sa manière de polir chaque phrase comme un objet précieux, de l’incruster de mots chatoyants et poétiques qui font sonner son texte comme des bijoux sonores. La langue est…