Les éditions Paulsen accueillent l’écrivain Miguel Bonnefoy dans leur collection « Démarches ». Celle-ci ouvre ses pages à l’aventure, qu’elle soit montagnarde, plus terrestre ou même en side-car Berezma, de Sylvain Tesson, paru en 2015, est ainsi disponible dans cette collection de baroudeurs qui manient la plume avec autant de talent qu’ils chaussent les brodequins de marche. Miguel Bonnefoy traverse un territoire oublié de la civilisation, il prend de la hauteur dans cet essai plein de fraîcheur qui annonce un écrivain qui peu à peu façonne son style, après avoir obtenu le Prix de la vocation en 2015. Là aussi la marche est longue, à l’image de l’approche du plus haut sommet de la jungle vénézuélienne, la montagne de l’Auyantepuy Miguel Bonnefoy raconte cette aventure, menée en décembre 2014, avec ses équipiers, guides et cinéastes. L’aventure est à l’état pur dans cet ouvrage. Si Miguel Bonnefoy n’a pas la flamboyance d’un Sylvain Tesson, il sert néanmoins un style clair, limpide comme l’eau d’une cascade. Une écriture racée, dont les mots portent le lecteur comme si il marchait aux côtés du narrateur. Un voyage par procuration, mais n’est-ce pas le propos des récits d’aventure ? Miguel Bonnefoy conduit crescendo son récit vers le sommet, pendant les quatorze jours d’approche. Celle-ci est un parcours initiatique, fait de rencontres avec les porteurs, de pannes d’inspiration devant le carnet de notes, de doutes pour dire la grandeur d’une nature, belle, exubérante, dangereuse. Une mise en bouche avant le grand saut, puisque la montagne de l’Auyantepuy recèle l’une des plus hautes cascades du monde, neuf cent cinquante mètres… Descendus en rappel comme une araignée au bout de son fil.